J’ai rencontré Fabio,
le chanteur des rues à la voix chaude et puissante
Dans un éventail de chansons de la fin du XlXe siècle aux années 70, de Fréhel à Paulin en passant par Boby Lapointe, Gainsbourg, Jacques Brel ou la musique du café concert, Fabio décline un répertoire varié qui éveille chez ses auditeurs des souvenirs d’une époque où la chanson de rue avait ses lettres de noblesse et rapprochait les gens.
Pas d’estrade, pas de lumières, juste un éphémère univers de quelques mètres carrés, au centre duquel Fabio, le saltimbanque à la voix chaude et sensuelle, puissante et bien timbrée, captive son public au son de l’orgue de barbarie.
Las des trottoirs de Paris, des banlieues et de la Porte de Versailles, il arrive dans la Nièvre en 1995 et vit sa passion de la musique mécanique et de la chanson populaire sur les bords du canal du Nivernais depuis 2000.
Fabio, c’est la liberté, la rue, la joie de vivre, le rire chaleureux et insouciant et la verve du chanteur populaire. Une destinée faisant fi des contraintes matérielles, une vie de bohème où il est seul maître à bord.
Il se produit dans les fêtes de pays, les festivals, les mariages, les écoles ou les maisons de retraite, fait chanter jeunes et moins jeunes, adaptant son répertoire à l’âge et aux goûts de ses admirateurs.
L’esprit de fête et de convivialité dispensée par la musique mécanique de l’orgue de Barbarie attire une population avide de tourner la manivelle et curieuse, peut-être, de trouver sa voie, dans la musique ou dans le chant.
Fabio, le chanteur de rue : son aspiration à transmettre, d’une façon éphémère mais généreuse et pour longtemps encore, quelques notes de musique et les sonorités de sa voix de stentor qui vous emplissent l’âme de petites lumières qui dansent comme les flammes joyeuses d’un foyer.
Texte écrit par Annick BRET
D’après une interview de Daniel Boukez